Dans ce tableau réalisé sur papier, Yanieb Fabre construit un paysage abstrait où la matière semble flotter entre opacité et transparence. Evoquant un ciel chargé, presque orageux, que viennent bousculer quelques touches huileuses aux reflets dorés. Au cœur de cette obscurité, une zone lumineuse surgit, comme une éclaircie timide, évoquant l’apparition fugace d’un astre ou d’un souffle plus intime. Cette tension visuelle, entre le noir profond et le halo vibrant, traduit l’état d’esprit mélancolique de l’artiste, oscillant entre pesanteur et clarté. Les gestes, tour à tour nerveux ou apaisés, confèrent à l’ensemble une atmosphère de ciel traversé par des forces contraires. La matérialité du pastel et du graphite, laissée visible, témoigne de l’importance du geste : ici, la lumière n’est pas donnée, elle est arrachée à l’ombre, comme une résistance intérieure. Ce ciel sans horizon devient le miroir d’une humeur lumineuse mais fragile, où le regard hésite entre perte et révélation.