Domaine Trinity
River Song
For nearly forty years, I’ve been painting this river. This is the story of my deep connection with it.
La Rivière aux Brochets winds its way through Frelighsburg, Stanbridge East, Bedford, Notre-Dame-de-Stanbridge, Pike River and Saint-Armand — a lifeline connecting these communities. But the part I know and love is the one that flows through Frelighsburg.
I discovered it in mid-May, picking asparagus with Alberta St-Pierre. She was the age I am now. I had just moved to Frelighsburg. We’d arrive early in the morning, walk the rows, cut the spears, and fill our baskets. Before loading everything into her truck, we’d wade into the river to rinse the asparagus. Dame’s rocket bloomed along the banks, fiddleheads were unfurling. Asparagus grows fast — we’d return later in the day for a second harvest. Two moments in the day when the light is especially beautiful. The magic hour.
It was during those midday breaks, between harvests, that I began to paint the river.
The works in this exhibition are recent — created over the past three or four years — but they carry the weight and warmth of many decades. They are born of experience, memory, friendship, and an intimate connection with the river that has deepened over time.
The river is a living presence — vibrant and essential. Often hidden, it flows through and sustains this entire landscape. I know every bend, every riffle, every tree that leans out over the water.
Several times a year, a dear friend — the sculptor Gregory Keith, who lives near Hunter Falls and also knows and loves this river — takes me out in his canoe. We glide in silence, rippling the reflections, paddling around fallen willows, amazed by the endless beauty of this place. No matter how many times I return, on foot or by canoe, it’s always new.
What I hope to share is a little of that magic, that vital energy — the timeless poetry of fleeting moments. Like the light at dusk. Like a bird singing.
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Chant de la rivière
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Chant de la rivière
Pendant près de quarante ans, j’ai peint cette rivière. Voici l’histoire de ce lien profond entre elle et moi.
La Rivière aux Brochets serpente à travers Frelighsburg, Stanbridge East, Bedford, Notre-Dame-de-Stanbridge, Pike River et Saint-Armand — une ligne de vie qui relie ces communautés. Mais la partie que je connais et que j’aime, c’est celle qui traverse Frelighsburg.
Je l’ai découverte à la mi-mai, en cueillant des asperges avec Alberta St-Pierre. Elle avait l’âge que j’ai aujourd’hui. Je venais tout juste d’emménager à Frelighsburg. On arrivait tôt le matin, marchait dans les rangs, coupait les tiges, remplissait nos paniers. Avant de charger le tout dans sa camionnette, nous entrions dans la rivière pour y rincer les asperges. Les juliennes des dames fleurissaient sur les berges, les têtes de violons se déroulaient. Les asperges poussent vite — nous revenions en fin de journée pour une seconde récolte. Deux moments du jour où la lumière est particulièrement belle. L’heure magique.
C’est durant ces pauses de midi, entre deux récoltes, que j’ai commencé à peindre la rivière.
Les œuvres de cette exposition sont récentes — créées au cours des trois ou quatre dernières années — mais elles portent le poids et la chaleur de plusieurs décennies. Elles sont le fruit d’expériences, de souvenirs, d’amitiés et d’un lien intime avec la rivière qui s’est approfondi au fil du temps.
La rivière est une présence vivante — vibrante et essentielle. Souvent cachée, elle traverse et soutient tout ce paysage. Je connais chaque méandre, chaque rapide, chaque arbre qui se penche au-dessus de l’eau.
Plusieurs fois par an, un ami cher — le sculpteur Gregory Keith, qui habite près des chutes Hunter et qui connaît et aime cette rivière lui aussi — m’emmène en canot. Nous glissons en silence, faisant frémir les reflets, contournant les saules tombés, émerveillés par la beauté sans cesse renouvelée de ce lieu. Peu importe combien de fois je reviens, à pied ou en canoë : c’est toujours nouveau.
Ce que j’espère partager, c’est un peu de sa magie, de son énergie vitale — cette poésie intemporelle des instants fugaces. Comme la lumière du crépuscule. Comme le chant d’un oiseau.