- Nyilyari Tjapangati
- Sans titre
- Acrylique sur toile
- 90 x 120 cm
- Inv: 16-25
Nyilyari Tjapangati est un artiste aborigène australien né vers 1965, issu du peuple Pintupi. Il est le fils du célèbre artiste Pinta Pinta Tjapanangka et le frère cadet de Matthew Tjapangati. Il a grandi dans la région de Kintore, dans le Territoire du Nord, au cœur du désert occidental australien .   
Bien qu’il ait réalisé ses premières œuvres pour Papunya Tula Artists dès 1999, Nyilyari n’a commencé à peindre régulièrement qu’à partir de 2004. Depuis lors, il participe chaque année à des expositions collectives et ses œuvres figurent dans d’importantes collections publiques, notamment à la National Gallery of Australia, à l’Araluen Art Centre, à la National Gallery of Victoria, ainsi qu’au Harvard Art Museum et au Toledo Museum of Art aux États-Unis . 
Son travail artistique est profondément enraciné dans les traditions culturelles de son peuple. Il représente souvent des sites sacrés tels que Wilkinkarra (lac Mackay), Kaakuratintja (lac MacDonald) et le mont Webb, des lieux également présents dans les œuvres de son père. Nyilyari a développé un style minimaliste distinctif, caractérisé par des motifs géométriques épurés et une palette de couleurs sobres, offrant une interprétation contemporaine des récits ancestraux .  
Aujourd’hui, Nyilyari Tjapangati est reconnu comme l’un des artistes aborigènes contemporains les plus prometteurs du désert occidental, perpétuant l’héritage artistique de sa famille tout en apportant une vision personnelle et innovante à l’art aborigène australien.
Cette toile fait référence à un récit du Temps du Rêve lié à des sites importants du désert occidental, tels que Wilkinkarra (lac Mackay) ou Kaakuratintja, que Nyilyari représente souvent. Le motif répétitif et structuré évoque une vision cosmique et rituelle du territoire, où chaque lieu est connecté par le parcours ancestral des êtres du Dreamtime.
Chaque forme géométrique que tu vois ici est un site cérémoniel, un espace de mémoire où les chants et danses sont encore récités aujourd’hui. Les connexions dentelées entre ces formes sont les “songlines”, ces chemins invisibles que l’on ne peut suivre qu’avec le cœur et la connaissance transmise par les anciens.
Un Ancêtre du nom de Tjilkamata (le fourmilier géant) partit de Kaakuratintja, en quête de l’eau cachée sous les dunes. À chaque arrêt, il creusa, dansa, et souffla les récits dans le vent, que les anciens aujourd’hui encore peuvent entendre. Il affronta le vent brûlant, la faim, et même l’ombre du lézard géant, mais ne cessa jamais d’avancer.
Ses traces, marquées dans la terre et ici dans la toile, sont devenues des sites de pouvoir. On y vient pour se souvenir, pour apprendre, pour guérir.
Nyilyari Tjapangati ne peint pas seulement ces lieux. Il tisse les fils d’un monde ancien, invisible aux yeux pressés, mais clair pour celui qui écoute. Car dans chaque motif précis, dans chaque silence entre les lignes, il y a une voix ancestrale qui parle encore.