- Liddy Walker Napanangka
- Sans titre
- Acrylique sur toile
- 60 x 120 cm
- Inv: 115-25
Liddy est née vers 1925. Elle décède a près de 95 ans.
Comme de nombreuses personnes de sa génération, elle a passé sa jeunesse dans le bush. Au moment de la création de la communauté de Yuendumu, elle s’y installe. Elle y occupe divers emplois, s’occupant notamment des gens âgés et commence à peindre après la création de la coopérative en 1985.
C’est surtout son Dogwood Dreaming et son Snake Vine Dreaming qu’elle utilise comme principale source les dernières années.
L’art de Liddy reste tributaire d’une vision orthodoxe de l’art propre aux Warlpiri. Peu d’artistes de ce groupe linguistique (dispersé entre Yuendumu, Nyrrpi, Lajamanu et Balgo) ont franchi le pas vers un art plus contemporain.Liddy allie un certain académisme à un sens du mouvement, à un dynamisme, à un sens des couleurs d’une efficacité redoutable. Liddy n’est pas réformiste comme Maringka Baker, Ronnie Tjampitjinpa, George Tjungurrayi, voir révolutionnaire comme Dorothy Napangardi ou un Tommy Watson. Elle ancre sa production dans les signes du Rêve. Mais sa peinture se développe sans s’enfermer dans un langage formel parfois stéréotypé (si présent chez de très nombreux peintres aborigènes du désert qui ne parviennent pas à trouver un style personnel). Malgré son âge, sa peinture garde une étonnante fraicheur. On pourrait penser que son travail manque de singularité. Certes, nous venons de le dire, les références aux formes du passé sont très évidentes chez elle. Pourtant son style se démarque. Le rythme des lignes, l’équilibre de la composition s’associent à une palette souvent riche et constatée, d’une harmonie de teintes chaudes Liddy peut passer à un essai avec des bleus froids, très inhabituels dans l’art aborigène.
Chez Liddy, la ligne s’anime portée par l’effusion de teintes chaudes soulignées par les points aux effets vitalisants, pulsatiles, Le mouvement est partout, parfois frénétique, parfois parfaitement maîtrisé. La ligne serpentine est le symbole de l’énergie vital, celle des Ancêtres du Rêve, celle qui anime les lieux où l’essence de ces êtres éternels subsiste et que les initiés raniment à chaque rituel. Elle symbolise aussi la liane serpent qui sert notamment à lier des feuillages aux jambes des participants aux rituels.
Sous-estimés, seuls quelques rares artistes de Yuendumu se sont imposés et sont aujourd’hui très côtés. Mais ces grands initiés ont produit des œuvres d’une intensité, d’une force rare, tout en étant très décoratives. Elles égalent celles de leurs voisins Pintupi et Pitjantajarra. Nul doute que la reconnaissance internationale viendra corriger le manque d’intérêt passager.
Il ne faut pas s’arrêter à l’éventuel conservatisme de ces artistes. Oui il règne dans leurs toiles une certaine mélancolie, celle de la disparition d’un monde. Mais si on veut bien prendre la peine de regarder ces dernières sans aprioris on admettra que ces peintres / initiés ont échafaudé dans la solitude du désert des œuvres qui échappent aux réactions communautaires. Elles plongent dans une tradition très ancienne mais sont visuellement très modernes.
Les œuvres de Liddy Walker Napanangka figurent dans de nombreuses collections privées et publiques importantes dont :
ABORIGINAL ART MUSEUM, UTRECH ART GALLERY OF NEW SOUTH WALES, SYDNEY ART GALLERY OF SOUTH AUSTRALIA, ADELAIDE ARTBANK. SYDNEY AUSTRALIAN NATIONAL GALLERY, CANBERRA CENTRAL TAFE, PERTH FLINDERS UNIVERSITY ART MUSEUM, MELBOURNE GORDON DARLING FOUNDATION, CANBERRA